"Faire son examen de conscience ? "
- Patricia
- 13 sept. 2020
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 9 avr. 2021
Un examen de conscience? Une confession quoi? Mais confesser quoi?
Personnellement, quand j'ai commencé à partager mes expériences, ou ce que je vivais émotionnellement dans des groupes de parole, j'ai pu expérimenter la force de guérison que cela comportait.
J'ai tout de suite compris que c'était là quelquechose de précieux pour moi que j'avais à garder dans ma vie.
Plus tard, j'ai aussi participé aux défis des 100 jours de Lilou, pour pouvoir partager sur un espace en video pouvoir déposer sur mes difficultés et mes espoirs.
Pendant une période, je faisait des videos seule avec moi même sur mon ordi ou sur mon téléphone, pour me donner un espace ou je pouvais parler.
J'ai vécu d'autres expériences tout aussi nourrissantes pour moi.
Et puis un jour comme je n'avais plus d'espaces, j'ai décidé d'aller parler à un prêtre, de me confesser. Même si je n'étais pas catholique, ça me faisait énormément de bien,
Ensuite, j'ai participé à un programme de rétablissement sur le thème de la dépendance affective. La j'ai trouvé des espaces de partage extraordinaires, et même un en Anglais 24h sur 24.

Mais ce qui a été très important a été que dans ce programme une des étapes consistait:
1/ A écrire la liste des personnes avec qui j'avais eu un 'incident' ou envers qui j'avais du ressentiment, décrire brièvement le pourquoi et écrire en quoi j'avais contribué à ce que la situation en arrive au conflit.
En réalité, j'ai constaté que j'avais ma part de responsabilité, ou alors j'avais posé une action chaque fois qui a été un déclencheur pour que le conflit arrive.
Je reconnais que ça n'est pas toujours le cas, dans le cas de familles maltraitantes.
2/ Lire cette liste à un autre être humain.
Dans ce programme nous étions connectés entre nous, ceux qui suivaient le programme et il y avait aussi une recommandation de trouver une marraine.
Personnellement je n'en n'ai pas trouvé. Je ne supportais pas qu'on me dise ce que je devais faire.
Alors j'ai cherché quelqu'un d'autre et comme entre temps j'avais rencontré un conseiller spirituel, dont l'écoute bienveillante correspondait exactement à ce dont j'avais besoin, j'ai décidé de lui demander s'il accepterait de jouer ce rôle. Et il a accepté.
J'ai commencé à par tout lister à partir de la tranche d'âge de 0 à 5 ans pour en finir au moment ou j'écrivais.
J'ai mis plus de deux mois à le faire, et pour certains c'est court.
J'ai été guidé par mon intuition pour le faire.
Ensuite je l'ai imprimé, il comportait plus de 200 pages.Comme j'ai été très blessée, je ressentais du ressentiment pour le monde entier.
Après avoir commencé à partager cette liste, je ne me sentais pas bien, parce que je ne m'étais pas aperçue que je faisais un récit de mes défauts ( que je supposais être dés défauts).
La personne qui m'a accompagnée alors m'a signalé que je devais différencier mes actes de mes ressentis, qu'un acte à un impact sur les autres, alors qu'un ressenti, ne peu pas être changé.
Dès le lendemain, j'ai commencé à me sentir mieux. J'ai compris que je ne pouvais pas en vouloir aux autres uniquement, que chaque événement dont j'estimais être la victime, était une réaction à des actions que j'avais posées. Quelquefois les actions des autres ne me semblaient pas justifiées, d'autres fois, je pouvais les expliquer par mes comportements.
Comme j'étais souvent en colère, je récoltais ce que j'avais semé. Pas toujours, mais cela m'a permis de m'alléger, grandement.
J'ai commencé à me sentir plus légère.Je l'ai vécu comme un nettoyage.
C'est une étape difficile, il faut s'armer de courage, et faire confiance à la vie qui nous guide vers ce qui est le mieux pour nous, tant que nous acceptons de suivre notre petite voix, mais le résultat est la diminution de la culpabilité, un soulagement: j'ai réalisé que je n'étais peut être pas cet être si horrible que je croyais être.
Peut être que j'avais cru quelquechose qu'on m'a dit il y a longtemps.
Cette culpabilité, c'est elle qui augmente nos peurs, qui attire des sauveurs, des persécuteurs, notre peur de décider, de poser des actions justes, et qui nous empêche d'avancer.
C'est un fardeau qu'il peut être important de déposer, pour prendre la responsabilité de sa vie et passer à autre chose, quand c'est le moment.
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