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Les addictions invisibles

Dernière mise à jour : 28 juin 2021

Un jour, j'ai eu connaissance par "hasard", d'un programme de reconstruction en 12 étapes.

J'avais bien conscience que si ce programme se présentait aujourd'hui à moi, c'était pour une bonne raison.

Alors j'y suis allée quand même, même si j'étais méfiante. Même si j'entendais que certains avaient des comportements qui n'avaient rien à voir avec moi et même qui m'effrayaient.

Même si je me disais que ca ne me concernait pas vraiment.


La première étape consistait à faire la liste des comportements que nous avions qui nous faisaient souffrir, ou que nous ne pouvions pas contrôler.

J'ai commencé. un par un.

Au début, je n'en voyais pas. Et puis petit à petit, j'ai écrit:

- Manger toute la journée. Ca n'était pas vraiment souffrant, mais quand je commençais, je ne pouvais plus m'arrêter. Je pouvais manger, chaque demi heure, pendant toue la journée, et ne pas avoir faim pour l'heure du repas.


Ok c'était un comportement néfaste.

- Rester longtemps devant les écrans.

Je ne pouvais pas m'empêcher d'y rester des heures, même quand je décidais d'y rester juste quelques minutes. Je m'en voulais après ça et je ne m 'occupais pas de moi. Il faut dire que je travaillais dans l'informatique, alors je ne voyais pas ça comme comportement défaillant.


- Puis, les relations amoureuses enchaînées. Là, ça a été pus difficile. De quoi était je addicte?

J'ai fini par trouver. De toucher. Et j'avais besoin de la présence rassurante de quelqu'un. Dès que l'autre s'éloignait, j'étais terrorisée.


- Pour l'alcool, j'avais depuis presque 10 ans, réussi à m'en affranchir. J'avais un problème d'alccol social.


Je n'irais pas plus loin mais ces comportements au début me semblaient tout à fait " normaux".

L'alcool était en vente libre, mes amis buvaient. Les gâteaux sucrés étaient en vente libre.

J'avais peu d'amies célibataires.


Oui je souffrais, et ça n'était pas normal, mais je voyais d'autres personnes agir selon ces comportements, et eux semblaient aller bien. enfin c'est ce que je croyais. Je me centrais sur ce qui en regard de ce que vivaient les autres semblait normal ou pas normal.

Le problème c'est que le plus important, c'était ce que je ressentais, et pas les comportements des autres.

Alors je ne voyais pas ces comportements comme étant addictifs.

Mais plus tard, alors que je prenais conscience avec terreur que ma vie c'était construite sur ces comportements, je me suis aperçue que ces "maladies" passaient inaperçues dans notre organisation sociétale qui ne tolérait pas de prendre son temps, et qui vantait la consommation à tout va, et le travail comme occupation pour "gagner" sa vie, à la course à l'argent.

Une organisation qui nous demandait d'aller toujours plus vite, de manger pour s'occuper, de s'amuser pour "se distraire". De prendre des médicaments pour calmer les maux physiques et psychologiques. Sans prendre soin de sa santé.


J'ai appelé ces comportements: addictions invisibles.

Je n'étais pas boulimique, je n'avais pas de défaillance intellectuelle.

J'avais juste des problèmes pour exprimer mes émotions. Juste. Et c'était là tout le problème.

Mais dans une société ou la colère n'est pas tolérée, la joie débordante non plus. Enfin toutes les émotions, quoi, j'ai fini par me dire que j'étais atteinte d'un mal sociétal.



Et j'ai compris que j'aurais beaucoup à faire pour ma reconstruction, car il me fallait me défaire de ces comportements que j'utilisais comme des drogues finalement.


Cela peut sembler extrême de dire ça, mais finalement c'était le cas.

J'ai fini par me rendre compte qu'une addiction en cachait une autre.

Si je ne me laissais pas aller à compulser avec une, c'est l'autre que j'utilisais.


Pour moi, il y avait ces comportements, dont je ne suis pas sortie à 100 % .

Chacun doit trouver ses comportements toxiques, ils peuvent être différents, ou se manifester de manière différente pour chaque personne.

Alors la tâche est de la débusquer pour les arrêter et les remplacer par quelque chose de sain. En acceptant que cela prenne du temps, et en acceptant ses échecs.


Ca a été un temps conséquent de défaire tout cela. d'accepter mes échecs, d'accepter d'être vulnérable.

Mais ça se fait. un jour à la fois, ça se fait parce que je n'en pouvais plus. Parce que je n'en pouvais plus de souffrir. De rencontrer des hommes toxiques. Parce que je le leur permettais par mon comportement de dépendance.


La dépendance a du bon, elle permet l'entraide et de créer des liens. Mais quand la dépendance conditionne l'expression d'émotions, la nourriture ( car je ne me nourrissais bien qu'en compagnie d'autres personnes) , le sport par exemple, ou le sommeil et une vie saine, c'est qu'il y a quelque chose à faire.


Et vous est ce qu'il y a des comportements que vous aimeriez bien arrêter sans réussir?

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