Prendre du plaisir à...
- Patricia
- 3 nov. 2020
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 9 avr. 2021
Hier j'ai peint mon premier dessin d'aquarelle. Il n'est pas joli, beau, parfait, etc, mais ça n'était pas le but.
L'objectif c'était 1/ De passer un moment dans la nature. 2/ De dessiner un endroit qui me plait
J'ai marché avec mon carnet et mon crayon papier HB avec la vague intention de dessiner un arbre, parce que j'aime les arbres, tout simplement.
Une fois le lieu trouvé, je me suis assise et j'ai dessiné comme j'ai pu. Finalement, le lieu était plus habité de rochers que d'arbres.
Et puis une fois le dessin plus ou moins terminé, j'ai repris mon chemin et j'ai marché.
Ca commence à être une occupation qui me motive à sortir de chez moi et à marcher dans la nature, ça me donne un autre but que seulement marcher quand je suis en panne d'idée sur le lieu de ma marche. Au moins, je peux me laisser aller à regarder autour de moi ce qui me parle.
Sur place je me suis dit que c'était dommage de ne pas avoir ma mini palette d'aquarelle pour saisir les couleurs sur le moment.

Arrivée chez moi, j'ai laissé le dessin deux jours.
Et puis je me suis décidée à peindre. Juste pour essayer parce que je ne sais pas peindre de l'aquarelle.
Je vous partage le résultat, mais ça n'est vraiment pas ça qui est important là.

Ce qui est important, c'est la notion de plaisir que j'ai ressenti ici, et l'envie de le prolonger.
Pendant plusieurs années je me suis interdit de ressentir du plaisir.
Mon introspection m'a menée à me rendre compte que je n'avais pas vécu beaucoup de moments de joie, étant enfant. Le plaisir était associé.
Aujourd'hui ,je réapprends à vivre du plaisir.
Et pas seulement pour quelques secondes, ou minutes, mais pendant une période que je peux prolonger si je le veux.
Ca n'est pas une évidence, quand le plaisir n'a pas été un quotidien.
Mais quand une expérience de vie fait écho à cette absence de plaisir, il peut y avoir une nécessité de se rééduquer.
C'est pour ça qu'il est important de cultiver ce qui cherche à germer, même si au début, il n'y a pas de plaisir.
Il suffit de suivre l'envie qui a toujours été là, qui pointe son nez, même si c'est juste une minuscule envie, qui apparaît et disparaît. Un jour, le plaisir apparaît ou réapparaît.
Une seconde, puis une minute, puis plusieurs.
De mon côté, il m'a fallu d'abord acheter une planche de body, une cerf volant, puis des rollers, pour réveiller le plaisir.
Ensuite, prendre des cours de dessin.
Ca a pris du temps de m'y autoriser. Quelque chose en moi me disait que je n'y avais pas le droit parce que j'avais fait quelque chose de mal.
Cette croyance peut être tellement enracinée que pour qu'elle se nettoie, il est nécessaire de persévérer, en douceur, un jour à la fois, jusqu'à ce que les mémoires se réveillent, se nettoient de puissent laisser place à une autorisation que l'on se donne.
Il peut être nécessaire de voir une thérapeute pour aller explorer cette absence de plaisir, pour faire remonter les images souvenirs et s'autoriser à ressentir.
Chez moi, l'art réveille cette notion de plaisir en ce qu'elle m'aide à installer une relation d'intimité avec moi, de plus en plus longue.
A ce moment, je peux m'apercevoir que je peux passer de bons moments avec moi.
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