Prendre soin de soi

Prendre soin de soi, est encore quelques fois un apprentissage. Enfant, il me semble que je recevais de l'attention à des moments ou j'étais malade.Aussi dans ma vie, j'ai le sentiment d'avoir attendu d'être malade pour me prodiguer des soins et de penser que je n'avais pas besoin de m'écouter dans les moments ou je n'étais pas malade.

Je ne prenais pas en compte mon état émotionnel. Aujourd'hui, m'occuper de moi prend un tout autre tournant.

M'occuper de moi par exemple en ce moment, c'est prendre en compte ma petite voix qui me dit que j'ai manqué de lumière pendant le confinement, que je n'ai pas vraiment réussi à profiter de la lumière du jour comme les autres années, et prendre en compte le sentiment que l'hiver va être difficile en raison de ce manque de lumière.

Prendre en compte le fait que je respire très mal avec un masque.

J'ai donc posé deux actions:

- Me procurer une lampe de luminothérapie, que j'ai utilisé une fois pour le moment. Je vois à quel point cela change tout pour moi de m'exposer 20 minutes devant cette lampe.

- Chercher des activités artistique où on ne me demande pas de porter le masque.

La première , c'est fait. Je l'ai reçue ce matin.

La seconde, je crois que j'ai été entendue. J'ai testé un nouveau cours de théâtre hier, et j'ai pu profiter de ma séance sans le masque. Yess... quel plaisir.

Ca peut être aussi juste de me procurer des rollers parce que quand j'étais enfant, j'adorais faire du roller.

Je cherchais à faire du patin à glace, mais le protocole ne me donne pas envie, par contre en roller, je me sens libre de respirer, et d'être dehors sans contrainte sanitaire.

Et je remuscle mon corps. A ce sujet, je vous partage un conte qui m'est venu intuitivement il y a quelques jours.

Le voici:

" Une petite Loutre se promenait le long d'un canal. Le canal était tout en ciment et il n'était pas tout à fait propre, mais c'était son lieu de vie. 

Il y avait un peu de végétation autour, et c'était déjà bien.

Quelquefois, elle sentait qu'elle n'avait pas vraiment sa place en tant que Loutre dans un canal.

Elle nageait, tranquillement, elle humait l'air qui était plutôt agréable, elle regardait le ciel bleu, le soleil qui brillait, les arbres qui lui souriaient. Elle se disait qu'elle avait de la chance de pouvoir profiter de tout ça.  

Elle se disait que tout cela lui suffisait, que rien d'autre ne lui était nécessaire.

Pourtant, elle s'ennuyait un peu dans sa vie. C'est vrai. tout était calme alors qu'elle aimait s'affairer, regarder les autres bouger.

Et il lui semblait que c'était trop calme, elle avait besoin de voir de la vie autour d'elle.

Comme pour s'autoriser elle à vivre.

Mais pendant longtemps elle avait mis de côté ce sentiment d'incomplétude. 

Et puis un jour, elle en eut assez, et elle se demanda où trouver la vie?

Ou trouver les autres Loutres? 

Car il lui semblait qu'elle s'était perdue quelquepart, elle ne savait plus bien ce qu'elle faisait là ni où elle était.elle était très seule. 

Alors, elle se mit à chercher les autres loutres.

Elle ne se souvenait plus pourquoi elle était seule.

Peut être que les autres Loutres étaient là, tout près et qu'elles l'observaient. Elle avait quelquefois de drôles de pensées.

Elles étaient là sans doute cachées peut être qu'ils se moquaient d'elle.

C'est ce qu'elle ressentait continuellement, qu'on se moquait d'elle.

Elle n'aimait pas qu'on se moque d'elle, et elle n'osait pas se défendre de peur qu'on se moque encore plus.

Elle connaissait ce sentiment pour l'avoir vécu avec Rata le rat le plus connu du quartier et avec Grimm un chat dominateur avec qui elle avait décidé qu'elle n'avait rien à faire. .

Quand cela lui arrivait, elle en voulait aux autres, et s'isolait. Finalement c'et elle qui sen pâtissait.  

Alors elle ne cherchait plus rien depuis longtemps.

Elle était comme résignée, à ne rien se dire sur ce dont elle avait besoin.

Alors qu'en fait, elle avait besoin de s'aimer, de s'autoriser à vivre ce qu'elle avait envie de vivre, il semblait qu'elle ne s'aimait pas, que quelquechose dans sa vie était arrivé qui l'avait coupé de l'amour qu'elle se portait.

C'était il y a longtemps. Elle ne se souvenait pas vraiment de ce qui avait pu se passer dans sa vie, mais ce dont elle avait besoin, c'était qu'on s'occupe d'elle parce que elle n'y arrivait plus.

Elle pensait qu'elle avait fait quelquechose de grave dans sa vie, alors qu'en réalité, tout ça était du passé, elle l'avait mal vécu sur le moment, mais elle n'avait rien faire de grave.

C'était passé dans l'air du temps. C'était du passé, mais elle avait tellement l'habitude de le garder en elle, que si elle décidait de la laisser aller, elle avait peur de ce qui allait arriver.  

Elle gardait alors cette tristesse et se disait qu'elle n'était pas intéressante.   

Elle avait honte, tellement qu'elle aurait voulu que rien ne sorte d'elle , rien de négatif.

Alors elle se lamenta longtemps.

Elle avait oublié qui elle était , elle avait fermé la porte de son coeur à clé. Elle ne savait pas comment la réouvrir.

Alors, elle chercha longtemps. Comment ouvrir cette porte , elle chercha, chercha, la porte était grippée, rouillée, la serrure était verrouillée et la porte était si lourde qu'il lui semblait impossible de réussir à l'ouvrir. 

Elle allait devoir se faire des muscles pour pouvoir l'ouvrir. 

Pour le moment, ses muscles étaient trop faibles encore.

Régulièrement elle rêvait qu'elle allait aux jeux olympiques et qu'elle finissait vainqueur d'une épreuve de marche rapide.

Elle ne portait pas vraiment attention à ce rêve. Mais un jour elle se décida à nager plus vite, et à courir aussi pour changer son quotidien.  

Et elle s'aperçut un jour que plus elle faisait de sport, moins la porte de son coeur lui semblait épaisse. 

Elle compris que c'était sa clé à elle pour pouvoir ouvrir son coeur.

Pour d'autres la clé serait sans doute différente, mais pour elle c'était la clé.  

C'était ce qu'il lui fallait.

Créer du muscle pour sentir sa force.

Il fallut qu'elle sente la force de son corps , ses muscles, ses jambes, et qu'elle se sente libre et en sécurité. Alors la porte de son coeur put s'ouvrir et elle déménagea pour un bel endroit en pleine campagne, comme elle l'avait toujours rêvé en réalité. 

ouvrir la porte de son coeur avait libéré le rêve qu'elle y cachait."